• Franz Liszt, compositeur littéraire?

    Franz Liszt, compositeur littéraire?

    Josef DANHAUSER (1805 - 1845), Liszt au piano, 1840

    Franz Liszt est un compositeur, pianiste et chef d'orchestre hongrois, figure du courant romantique, musicien virtuose, pianiste le plus acclamé de sa génération. Liszt est aussi un homme à la personnalité complexe : c'est un voyageur imprégné de cosmopolitisme, mais aussi un patriote hongrois; séducteur renommé, à la fin de sa vie il se tourne vers le mysticisme et la religion. 

    Il fut toujours proche des autres artistes, les écrivains, les peintres. En 1823, la famille de Liszt s'installe à Paris. Il fréquente Hugo, Balzac, Dumas, Delacroix, Chopin. Sur le tableau de J. Danhauser, on le voit au piano, entouré de gauche à droite d'Alexandre Dumas et George Sand (assis), de Victor Hugo (un livre à la main) de Niccolo Paganini et Gioacchino Rossini. 

    Son oeuvre porte naturellement la trace de ses lectures. Les quelques extraits qui suivent explorent cette piste... 

     

    La "Vallée d'Obermann" est une pièce pianistique intégrée au cycle des Années de Pèlerinage.  Elle est inspirée d'un roman épistolaire de Senancour, Obermann et d'une ode de Byron, "Le Pèlerinage de Childe Harold". Des extraits de ces deux œuvres figurent en épigraphes. Cette oeuvre prend la forme d'une méditation qui s'élève spirituellement en évoquant par l'allusion littéraire la nature grandiose des paysages de la Suisse. 

     

    Le cycle des Harmonies poétiques et religieuses s'inspire quant à lui du recueil éponyme de Lamartine. Ces dix tableaux expriment une forme de sentiment religieux caractéristique du Romantisme. Dans "Bénédiction de Dieu dans la solitude", le compositeur semble se souvenir du début du poème: 

    "D’où me vient, ô mon Dieu, cette paix qui m’inonde ?

    D’où me vient cette foi dont mon cœur surabonde ?

    À moi qui tout à l’heure, incertain, agité,

    Et sur les flots du doute à tout vent ballotté,

    Cherchais le bien, le vrai, dans les rêves des sages,

    Et la paix dans des cœurs retentissant d’orages ?

    À peine sur mon front quelques jours ont glissé,

    Il me semble qu’un siècle et qu’un monde ont passé,

    Et que, séparé d’eux par un abîme immense,

    Un nouvel homme en moi renaît et recommence.

     

    Ah ! c’est que j’ai quitté, pour la paix du désert,

    La foule où toute paix se corrompt ou se perd ;

    C’est que j’ai retrouvé dans mon vallon champêtre

    Les soupirs de ma source et l’ombre de mon hêtre,

    Et ces monts, bleus piliers d’un cintre éblouissant,

     

    Et mon ciel étoilé d’où l’extase descend ; [...]"

     

    C'est encore Lamartine qui, sans doute, irrigue l'imaginaire lisztien dans le vaste et dense poème symphonique intitulé Les Préludes, qui reprendrait une ode de Lamartine ( texte de Lamartine). L'oeuvre, dense, variée dans les sentiments dont elle semble inspirée est pleine de l'élan propre au Romantisme. 

     

    Ce qu'on entend sur la montagne, également appelé Bergsinfonie (symphonie de la montagne) est le premier des treize poèmes symphoniques de Franz Liszt. L'œuvre a été écrite en 1847/56 et créée à Weimar en 1850, sous la direction du compositeur, qui la révisera ensuite en 1851, puis définitivement en 1857. Elle s'inspire librement d'un poème de Victor Hugo extrait du recueil les Feuilles d'automne. (texte de Hugo).


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