• Galerie virtuelle et chronologique qui donne un aperçu de la permanence du thème de Salomé dans les arts plastiques.

    Salomé(s)

    Gozzoli, La Danse de Salomé, 1462

     

    Salomé(s)

    Cranach l'ancien, Salomé, 1529

     

    Salomé(s)

    Cranach l'ancien, Le Festin d'Hérode.

     

    Salomé(s)

    Luini, Salomé reçoit la tête de Jean Baptiste

     

    Salomé(s)

    Vignon, Salomé recevant la tête de Jean-Baptiste, 1624

     

    Salomé(s)

    Le Guerchin, Salomé recevant la tête de Salomé, 1637

     

    Salomé(s)

    Regnault, Salomé, 1870

     

    Salomé(s)

    Gottlieb, La Danse de Salomé, 1879

     

    Salomé(s)

    Moreau, L'apparition, 1876

     

    Salomé(s)

    Corinth, Salomé, 1900

     

    Salomé(s)

    Klimt, Judith II (Salomé), 1909


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  • L'année de publication des Trois Contes de Flaubert voit aussi la création de l'opéra de Camille Saint-Saëns, Samson et Dalila. Voici une partie du résumé que l'on trouve sur le très recommandable site www.opera-online.com: 

    "Prisonniers des Philistins, les Hébreux implorent le Dieu d’Israël. Samson, valeureux héros, tue Abimélech et encourage les siens à se rebeller contre les Philistins. Le peuple d’Israël rompt alors ses chaines et parvient à s’enfuir – sous les menaces vipérines du Grand Prêtre de Dagon qui jure vengeance. Celui-ci retrouve la voluptueuse Dalila, décidée à séduire Samson, de façon à percer le secret de sa force – dans le seul but de venger son peuple. Dans un duo débordant de lyrisme, Dalila fait chavirer le cœur du héros qui, malgré les mises en garde d’un vieillard hébreu,  succombe à son amour… et au piège tendu par la belle : à peine a-t-il dévoilé que sa force réside dans sa chevelure que Samson est arrêté, ses cheveux coupés et ses yeux crevés. Dans sa prison, implorant le pardon pour sa faiblesse, il prie pour la libération de son peuple. Puis, touché par la foi, il retrouve subitement sa force lors d’un bal philistin, et parvient à faire écrouler leur temple ; Dalila et son peuple sont anéantis."

    A l'acte III, la bacchanale des Philistins

     

    L'opéra et la littérature ont inventé le péplum avant l'heure! Ensuite, pas un film de genre à Hollywood (ou à Cinecitta à Rome) sans danseuses exotiques... pas toujours de très bon goût d'ailleurs. Les ingrédients sont simples: des convives attablés dans quelque salle de palais envahie de parfums capiteux, une ou des danseuses "légères et court vêtues", un monarque quelconque couvert de pendeloques, une musique chaloupée...Ce type de scène est tellement récurrent que l'on peut à bon droit se demander si cette figure de la femme fatale n' a pas été inventé sous les plumes de Flaubert, Wilde ou Banville... 


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  • Les Princesses, recueil du poète parnassien Théodore de Banville (1823-1891), fut publié en 1874. A côté de la figure d'Hérodiade, on trouve, par exemple, la reine Sémiramis. Reine légendaire de Babylone, on la décrit comme une conquérante et on lui attribue la construction des jardins de Babylone, une des sept merveilles du monde. Souvent représentée sur un char tiré par sept lions, elles est parfois assimilée à la déesse Ishtar, déesse de la guerre et de la volupté. Banville s'empare de cette figure pour la faire figurer dans sa galerie de princesses:

    "Elle ne voulut jamais se marier légitimement, afin de ne pas être privée de la souveraineté ; mais elle choisissait les plus beaux hommes de son armée, et, après leur avoir accordé ses faveurs, elle les faisait disparaître." Diodore de Sicile, Livre II. Trad. Ferdinand Hoefer.

     Sémiramis, qui règne et dont la gloire éclate,
    Mène après elle, ainsi que le ferait un Dieu,
    Les rois vaincus ; on voit dans une mer de feu
    Les astres resplendir sur sa robe écarlate.

    Attentive à la voix du fleuve qui la flatte,
    Elle écoute gémir et chanter le flot bleu,
    En traversant le pont triomphal que par jeu
    Sa main dominatrice a jeté sur l’Euphrate.

    Or, tandis qu’elle passe, humiliant le jour,
    Un soldat bactrien murmure, fou d’amour :
    « Je voudrais la tenir entre mes bras, dussé-je,

    Après, être mangé tout vivant par des chiens ! »
    Alors Sémiramis, la colombe de neige,
    Tourne vers lui son front céleste et lui dit : « Viens ! »

    Comme il se doit, le poète convoque Cléopâtre, Hélène de Troie, la Reine de Saba. Mais il sort du cadre antique et biblique et met en scène dans le sonnet que voici Marie Stuart, reine d'Ecosse:

     

    "On y menait Marie, pour la récompenser et la distraire, à l’heure où les chiens rentraient et se précipitaient par les portes, par les fenêtres basses, vers leurs loges."  J.-M. Dargaud, Histoire de Marie Stuart.

    A Saint-Germain, devant le fier château, Marie
    Stuart, le front orné de perles et d’or fin,
    Arrive de la chasse avec le roi dauphin,
    Car elle aima toujours la noble vénerie.

    Toute la cour l’entoure avec idolâtrie,
    Oubliant pour ses yeux la fatigue et la faim,
    Et François pâlissant, dans un songe sans fin,
    Admire sa blancheur et sa bouche fleurie.

     
    Ronsard dit : « C’est le lys divin, que nul affront

    Ne peut ternir ! » Le roi Henri la baise au front.
    Cependant, elle rit tout bas avec madame

    De Valentinois, blonde aux cheveux ruisselants,
    Et ces folles beautés, que le carnage affame,
    Regardent au chenil rentrer les chiens sanglants.

    Quelques remarques s'imposent... Il est intéressant de noter que les poèmes de Banville se présentent explicitement comme des réécritures, on pourrait presque dire comme des greffons qui prennent appui sur des citations semblant fournir le prétexte au sonnet qui vient développer une thématique de la citation.

    Soyons clair, si ces sonnets séduisent par leur virtuosité (puisque Banville avait la réputation d'être un virtuose), ils véhiculent aussi un certain nombre d'images toutes faites et franchement sexistes. La femme est ici fatale, carnassière (que de chiens dans ces deux sonnets!), séduisante autant que dangereuse... Images passéistes pourtant encore solidement enracinées dans le cinéma au 20ème siècle -pas de péplums hollywoodiens sans ses brouettes de danseuses du ventre ! Nous y reviendrons...


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  • En 1841, le poète allemand Heinrich Heine publie le long poème Atta Troll, traduit en Français en 1847. Hérodiade s'y confond avec Salomé. Elle apparaît au cours d'une chevauchée nocturne fantastique aux côtés de Diane et d'une déesse celtique, Habonde. Les trois "amazones" fascinent le poète, mais celle qui retient son attention, c'est Hérodiade, qu'il présente en femme amoureuse: "Car elle aimait jadis le prophète. [...] Autrement, le désir de cette dame serait inexplicable. Une femme demande-elle jamais la tête d'un homme qu'elle n'aime pas ?". Une lecture attentive du Chant XIX permet de retrouver d’ailleurs une thématique exploitée par Théodore de Banville qui cite Heine: la femme ravagée par la "volupté" qui porte le plat d'or et la tête de Jean-Baptiste, qui lui sert parfois de balle: "Mais, de temps en temps, par un étrange caprice de femme, elle lance la tête dans les airs en riant comme un enfant, et la rattrape adroitement comme si elle jouait à la balle" .

    voici le lien vers une traduction de l’œuvre de Heine (se reporter au chant XIX):

    http://www.mediterranees.net/mythes/salome/divers/atta_fr.html

    Hérodiade dans Atta Troll de Heinrich Heine

    Illustration de Willy Pogány pour une édition anglaise de 1913

     


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